Christian Hubin est né à Marchin en Belgique en 1941. Son but est d’exprimer les limites de l’homme dans le temps et l’espace universels. L’attente et l’immobilité sont au centre de sa recherche fondée sur l’intuition et le pressentiment. La poésie devient le témoin de l’existence : traces, mouvements, cris, éclairs sont autant de manifestations de l’univers, autant de garanties de l’éternité et de la permanence.
Olivier Bivort, Dictionnaire des Lettres Françaises
Christian Hubin obtient plusieurs prix dont, en 1975, le Prix Antonin Artaud pour La parole sans lieu ; en 1984 le Grand prix du Mont Saint-Michel pour l’ensemble de son œuvre ; en 1991 le Prix triennal de poésie de la Communauté française de Belgique.
En 2013, un numéro d’hommage de la revue NU(e) est consacré à Christian Hubin.
Éléments biographiques
1941 : Naissance à Marchin (Huy) le 18 septembre.
1959-1963 : Licence en Philosophie et Lettres à l’Université de Liège puis professeur en lycée.
1974 : Première visite à Julien Gracq.
1975 : Prix Antonin Artaud pour La Parole sans lieu.
1976 : Prix Polak pour l’ensemble de son œuvre. Premiers échanges avec Yves Bonnefoy.
1984 : Prix du Mont Saint-Michel pour l’ensemble de son œuvre.
1985-1986-1988 : Lectures publiques au Centre Pompidou, Paris.
1987 : Présentation et lecture-rencontre à la Maison de la Poésie de Paris.
1991 : Prix triennal de Poésie de la Communauté française de Belgique.
1980-1997 : Rencontres avec P. A. Jourdan, P. Chappuis, R. Vaneigem, Signes d’horizon : R. Juarroz, R. Munier.
1991 : Lecture publique au Centre d’action poétique de La Madeleine, Paris.
1998 : Christian Hubin : Maintenant, par André Velter. Émission Poésie-Studio, France Culture.
À propos de Christian Hubin
Sous-jacente au parcours de l'expression, chez Christian Hubin, il y a l'antique, la présocratique et toujours nécessaire réflexion sur l'instant et la durée, sur la double expérience intérieure du temps qui isole et fragmente, qui unit, réunit et étale. Évidence du discontinu. Nostalgie pudique de la continuité.
Claude Louis-Combet, L'Autre, juin 1992.
Christian Hubin est l'un des rares poètes d'aujourd'hui dans l'écriture duquel j'entre avec bonheur comme en dansant, comme en respirant, et comme si ses mots constituaient quelque chose du milieu naturel de mon âme.
Claude Louis-Combet, Le Journal des poètes, janvier 1987.
Il faut à Christian Hubin une litière à piétiner, en même temps que des phrases où se remagnétiser. Nous sommes en pleine verticalité, et d'ailleurs la référence à la pensée-sœur de Juarroz est fréquente.
Francis Edeline, in Éclipses, Labor, 1999.
L'œuvre poétique de Christian Hubin, l'une des plus authentiques et des plus solitaires de ces dernières années, a trouvé chez José Corti un asile à sa mesure.
Gaston Puel, Sud, N°106/107.
En notre époque frileuse et régressive, Christian Hubin est l'un des rares poètes à ne pas abdiquer, pour les facilités de l'effusion lyrique (...), cette exigence de l'impossible qui est celle de toute poésie authentique.
Jacques Ancet, Le Mensuel littéraire et poétique, N°205.
(...) comme si le travail d'écriture, travail de forage, d'extraction, était avant tout un travail d'élimination – "une écriture suppressive, qui émonde" – exigeant de descendre en profondeur dans la langue comme on creuse des galeries souterraines pour accumuler au-dehors des fragments résiduaires, poussière, miettes, tessons, grain météorique, entre autres, encore une fois, tout ce qui est, mais comme l'envers de ce qui, absent, élidé, potentiel, se soustrait, toujours hors de portée (...) "bulle dans l'éclat de verre" ou "prairie vide dans le fondamental".
(...) De là, [chez Hubin], une lecture dans la foulée même de l'écriture, poussée en avant par ce dont elle a à se défaire, par un manque qui est encore et toujours ouverture, "intersection de toutes les virtualités, de toutes les formes d'existence".
Pierre Chappuis, Revue des Belles-Lettres n°1/2, 1997.