Peter Gizzi | Série américaine, 2017
Traduit par Stéphane Bouquet
Né en 1959 dans le Michigan, Peter Gizzi est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes dont le tout dernier (Archeophonics, 2016) fut finaliste pour le prestigieux National Book Award.
De son travail, il dit ceci : « Je crois que je suis un poète narratif. Je raconte juste mon étonnement de citoyen devant ce monde ». Gizzi dit aussi qu’il est désireux d’écrire à la frontière du connu quand on ne connait encore ni la structure du temps qui vient, et quels méandres seront ceux de l’histoire, ni la structure des choses qui sont, et les mystères de la physique. Chaque de ses livres est un voyage étonné au-delà des frontières du monde identifié.
Le recueil ici traduit, son avant-dernier, daté de 2011 s’intitule Chansons du seuil, précisément pour cette raison : ce sont des poèmes écrits sur le seuil entre les vivants et les morts, entre le présent et les souvenirs, entre le connu et l’inconnu, entre le savoir et les sensations. Ils sont à la fois tournés vers les disparus (notamment les morts familiers, mère, père, frère) et vers ce qui n’est pas encore apparu.
Le présent pour Peter Gizzi et il écrit ses poèmes au présent est vraiment cette tension ou plutôt cet équilibre : une façon d’avoir deux visages, l’un vers le passé, l’autre vers le futur.
Une dernière chose. Si Chansons du seuil s’appelle Chansons, c’est que Gizzi tient au lyrisme, mais à un lyrisme réinventé. Ces poèmes ne sont pas de ceux qu’on chante à haute voix ils sont plutôt de petits refrains qu’on murmure, des vers qui chantonnent selon les rythmes d’une mélodie à la fois douce et triste.
Stéphane Bouquet