André Ar Vot | Domaine Français (2005)
«Au Louvre, il m’est venu à l’esprit en croisant les Georges de la Tour, qu’autrefois chez ma grand-mère la pincée de lumière de la petite lampe à pétrole nous faisait vivre dans le clair-obscur de ces tableaux.»
C’est elle, la dérobée, la grand-mère du narrateur, c’est elle, Marie-Anne, qui va élever l’enfant, elle, dans le plus grand dénuement, autour de la lampe pigeon, avec la plus grande discrétion, qui va éveiller sa conscience à toutes les merveilles les plus simples et les plus évidentes de l’existence.
Il se rappelle la baie de Morlaix, fait revivre les paysages bretons de son enfance, il se souvient de ses premiers émois, se rappelle ses rêves d’un ailleurs, sa rencontre avec les mots, il se souvient aussi de la parenthèse américaine.
Après ses Cent vue de l’Enclos des nuages, André Ar Vot réussit ce tour de force de nous offrir une fiction captivante tout en adoptant la structure fragmentaire qui lui est familière, dans un style magnifique.
André Ar Vot : Ancien professeur à Paris 8, américaniste et grand spécialiste de Scott Fitzgerald auquel il a consacré une biographie (chez Julliard), André Ar Vot est d’autre part un fin connaisseur de la peinture : il a consacré un subtil essai sur Courbet paru à L’Harmattan. Chez Corti, il a publié en 2004 : Cent vues de l’Enclos des nuages.