Léonid Andreïev | Littérature étrangère | Novembre 2023
traduit du russe par Sophie Benech
Des Russes de toutes les classes sociales et de tous les âges, des paysans et des étudiants, des hauts fonctionnaires et des terroristes, des prêtres et des adolescents révoltés, des condamnés à morts et des enfants, des voleurs et des malades… Les récits de Léonid Andreïev dessinent d’abord une fresque vaste et vivante de la société russe à la veille de la Première Guerre mondiale. À cette première veine réaliste de l’œuvre, celle de « Bargamot et Garaska » par exemple, vient s’ajouter une autre veine, plus allégorique. C’est celle de « La pensée » ou du « Rire rouge », un texte halluciné et prémonitoire sur la folie sanglante des guerres que va connaître le XXème siècle. Mais qu’il parle de sujets tragiques ou bien qu’il décrive les réactions d’un petit citadin rencontrant la nature pour la première fois, d’un chien abandonné ou d’adolescents confrontés à des choix éthiques, une même révolte, un même sens de l’injustice, une passion pour l’humain traverse cette œuvre hors-norme.
Âme révoltée, militant antitsariste puis militant antibolchévique, Léonid Andreïev a su pressentir avec acuité les inquiétudes et le désarroi d’un monde déjà secoué par les forces qui allaient se déchaîner au cours du XXe siècle. Auteur et photographe, son œuvre résonne aujourd’hui avec une intensité toute particulière. De 1998 à 2002, les éditions Corti ont publié, en cinq tomes, l’intégralité des récits en prose de Léonid Andreïev, dans la traduction de Sophie Benech. Ce volume reprend un large choix représentatif de ses textes les plus forts.
Léonid Andreïev (1871-1919) est un écrivain et photographe russe né à Oriol, au sud de Moscou. Il est l’une des consciences dissidentes et prémonitoires du siècle dernier.
Ouvrage publié avec le soutien de la Région Île-de-France.