Éditions Corti

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Récits fantastiques russes

Michel LERMONTOV | Les Massicotés (2007)
Traduit par Sophie Benech

La tradition fantastique et romantique a trouvé en Russie une terre vierge et un maître incontesté : Pouchkine. On raconte que c’est lui qui fit cadeau à Titov de l’idée d’Une maison solitaire sur l’île Vassilievski, où nous retrouvons en effet tous les ingrédients du genre (un Saint-Pétersbourg à l’atmosphère étrange, l’incarnation du mal face à la pureté angélique, une morte ressuscitée par la magie noire).

Avec Odoïevski, dont L’Âge d’homme a publié Les Nuits russes, le fantastique se teinte d’occultisme : dès l’enfance du héros, le cosmorama qui donne son titre au récit provoque chez lui des phénomènes de vision et de voyance. Révélant l’avenir comme le passé, il va devenir l’incarnation même du mal, une sorte de drogue dont le personnage principal a besoin et horreur à la fois. L’univers se dédouble et participe alors de la réalité comme de l’éternité.

Chtoss est le dernier texte écrit — et laissé inachevé — par Lermontov, tué en duel en 1841. Il est étrange à souhait. Un peintre désabusé de tout loue sur un coup de tête un appartement inoccupé où se trouve un étrange portrait de vieillard, qui se révélera bientôt être un fantôme, joueur de cartes. Nous retrouvons alors une atmosphère digne de la célèbre Dame de pique de Pouchkine, parue sept ans plus tôt.

Ce recueil consacré à des proses fantastiques de l’époque romantique et restées inédites montrera à l’évidence qu’entre certains grands génies — Pouchkine, Gogol, Dostoïevski — le genre a trouvé en Russie une terre d’élection.