Thomas HARDY | Littérature Étrangère (2007)
Le Retour au pays natal commence par l’une des plus prodigieuses descriptions de la lande qu’ait produite la littérature anglaise « la vraie matière tragique du livre » pour reprendre l’expression de D.H. Lawrence, grand admirateur de Thomas Hardy. Sur cette lande, un homme entièrement rouge, des pieds à la tête, avance très lentement dans une petite carriole, c’est « l’homme au rouge » qui marque les moutons de sa craie vermillon. Nous voyons à travers ses yeux : tout près, à l’intérieur de cette carriole, une femme dort ; au loin, les paysans ont allumé des feux sur un tumulus, on se rapproche un peu et l’on apprend les nouvelles du pays : Clym Yeobright, parti à Paris, va revenir à Noël ; sa cousine, la douce Thomasine devrait bientôt épouser Wildeve. Un peu plus loin, la très belle et sauvage Eustacia Vye se morfond en attendant son amant…
Le Retour au pays natal, d’abord publié en feuilleton en 1878 dans le magazine Belgravia, a été révisé par Hardy en 1912 lorsqu’il rassembla l’ensemble de ses œuvres de fiction sous le terme générique de Wessex Novels. Le Wessex est le nom qu’il donne au territoire sur lequel se déroule tous ses romans et qui comprend six comtés du sud-ouest de l’Angleterre (dont le Dorset). Véritable unité territoriale mi-fictive (il réinvente une toponymie), mi-réelle (on reconnaît aisément les lieux), le Wessex devient un personnage à part entière.
Thomas Hardy (1840-1928), l’un des plus grands écrivains anglais de la période victorienne, a écrit quelques chef-d’œuvres célèbres : Tess d’Urberville, Jude l’Obscur, le Maire de Casterbridge, et, le Retour au pays natal dont la traduction, par Marie Canavaggia, était épuisée. Nous la reprenons ici, suivie d’une postface de Claire Tomalin, et d’un dossier issue d’une étude d'Yvonne Verdier.