Éditions Corti

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Lichtenstein, épisode de l'histoire du Wurtemberg

Wilhelm HAUFF | Domaine Romantique (2005)
Traduction revue par Nicole Casanova

Lichtenstein est, de toutes les œuvres de Hauff, la plus populaire, elle a connu de très nombreuses éditions populaires ou de luxe, avec ou sans illustrations. Peu importe au lecteur que les personnages soient plus ou moins distants de la vérité historique, pourvu qu’ils soient proches de la vérité humaine et demeurent tels jusqu’à la fin du livre, ce qui est parfaitement le cas dans ce roman. Le couple d’amoureux, Georg et Marie, sont des portraits quelque peu idéalisés de Hauff et Luise. Malgré cela l’ensemble est et demeure un chef-d’œuvre. Les scènes à Ulm en particulier, avec les deux cousines, l’idylle villageoise avec la jeune Barbe, la puissante description de la caverne des brouillards, le très étrange personnage du ménétrier de Hardt, la fougue qui emporte l’action, ont un charme et une force de vie qui subsistent aujourd’hui encore. Dans ses descriptions de la nature, aussi gracieuses que précises et concrètes, Hauff surpasse son modèle écossais Walter Scott.

Wilhelm Hauff (1802-1827) est mort si jeune qu’il prend une sorte de fraternité tragique avec les Büchner, Kleist ou Novalis.

Il est l’un des plus brillants représentants de ce que l’on a appelé « l’école souabe ». Son talent est très divers (Contes merveilleux avec La Caravane – publié par Corti dans la collection Merveilleux – ; nouvelles réalistes avec Le Juif Süss, poésie lyrique, roman historique avec Lichtenstein). Après avoir suivi les pas de E.T.A. Hoffmann, il change de direction avec ce roman dont il nous dit :

“J’ai essayé de travailler un sujet qui ne fût pas seulement humoristique et charmant, mais qui offrît aussi du pur tragique et des situations graves. Je me suis aussi un peu essayé dans la peinture de paysage et j’y ai employé tout mon zèle…”