Éditions Corti

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Les Cahiers de Gustav Anias Horn

Hans Henny JAHNN | Les Cahiers de Gustav Anias Horn
Traduit par R. Radrizzani, en 2 volumes.

Jahnn accomplit le prodige de nous entraîner dans cet immense poème, au fil de cette écriture dont pas une ligne n’est banale, avec l’intérêt sans cesse renaissant que nous porterions à un roman policier bref et noué serré. Les descriptions de la mer gelée, de la neige, sont tellement merveilleuses que nous nous demandons si l’hiver a jamais été aussi intensément dépeint..... L’immense pitié qui embrase le livre ne s’adresse pas qu’aux animaux, elle enveloppe toute la nature en perdition, les malheurs de l’homme frappé par ce nouveau fléau : la machine, qui s’est “rendu indépendante”....

Jahnn est réellement ravagé par ses visions, comme Edgar Poe pouvait l’être par les siennes. Et ces visions sont parfois épouvantables, comme le mariage entre cadavres imaginé par une sorte de pou, ou l’échange des sangs entre Gustav et Tutein. Il est significatif qu’après avoir traversé tant d’horreurs, Gustav devienne enfin un compositeur de génie : Hans Henny Jahnn sait – Rilke l’avait déjà dit vingt ans plus tôt avec plus de douceur, mais aussi quelques dures exigences – par quelles voies l’on devient poète, et que l’on y parvient seulement en y mettant le prix.

Nicole Casanova, La Quinzaine Littéraire, 16/30 sept. 97

Je tiens Hans Henny Jahnn, sans réserve aucune, pour le plus grand prosateur de langue allemande. Walter Muschg

Avec son “Sturm und Drang” littéraire, il pourra choquer autrui, mais pas moi, qui, bien que décrié comme bourgeois, ai toujours pris un plaisir extrême à ce qui est audacieux en art. Thomas Mann

Avec Thomas Mann et Robert Musil, il est le plus grand auteur épique de la première moitié de notre siècle. Uwe Wolff, Vivre avec le Naufrage

Sa poésie, avec une immédiateté audacieuse, même terrifiante, a pourfendu la façade d’exaltation affectée pour la nature ; il n’existe rien qu’on puisse comparer à son œuvre Jahnn a ici atteint des strates qui n’avaient jamais auparavant trouvé leur expression imaginée, verbale, dans la littérature allemande. [...] Et il faut remonter aux anciens Égyptiens et Grecs pour trouver une telle conception mythique de la nature. Peter Huchel, Livre des amis, 1960

Je lis le roman Fleuve sans Rives – un livre terrifiant, je ne connais personne qui conduise son lecteur de telle façon à travers l’horreur des cerveaux, ni en allemand, ni en anglais. Aucun pays n’a de tel livre, jusqu’à présent. Rolf Dieter Brinkmann, 1979

Jahnn, corpus Corti par Mathieu Lindon, Libération, 01 juin 2000, et intervieuw de Bertrand Fillaudeau.