Jean Paul | Domaine Romantique (1992)
Traduit par Albert Béguin, Introduction Claude Pichois
Postface de John E. Jackson.
De Musset à Balzac le nom de Jean Paul fut comme le symbole de la littérature, fantastique et « géniale », du cauchemar romantique. Madame de Staël, en traduisant le discours du christ mort, avait créé cette légende ; dès lors, Jean-Paul fut considéré comme un visionnaire apocalyptique. Jamais à l’époque on ne soupçonna sa nature vraie, ses rêves et ses poésies.
Les rêves sont fréquents dans son œuvre, soit sous forme de courts poèmes en prose, soit dans la trame de ses romans. Sa vie, comme son œuvre, est toute tissée de cette seconde existence nocturne à laquelle il ne cessa jamais d’être attentif, et de nombreux témoignages attestent l’authenticité de ses rêves.
Ce recueil, édité et traduit par Albert Béguin en 1931 et repris par Corti en 1964, a fait date et l’on ne saurait évoquer Jean-Paul aujourd’hui sans parler de ses rêves.
À l’occasion de la parution de l’essai de John E. Jackson « Souvent dans l’être obscur » où il est abondamment question de Jean-Paul en général et du célèbre rêve du christ mort, en particulier, il nous semblait fondamental de réactualiser l’ouvrage en l’éclairant de l’acuité d’un regard contemporain issu lui aussi de l’École de Genève .
Si les songes vous attirent, ne manquez pas de lire ces [Choix de rêve]. L’auteur et son traducteur exégète y témoignent pour le monde onirique d'une passion qu'ils savent offrir en partage.
Certes, dans son interprétation, comme le relève John E. Jackson dans son éclairante postface, Béguin va trop loin. (...) Mais peu importe, Béguin sait susciter l'enthousiasme, et son choix convainc aisément.
Wilfred Schiltknecht, “Le Temps”, 23/24 février 2002.