Bernd Heinrich | Biophilia n°15, novembre 2018
Traduit de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel | Illustrations
Après “Survivre à l'hiver”, paru dans la même collection, dans “En été – Une saison d’abondance”, Bernd Heinrich parvient, une fois de plus, à nous communiquer son sens inépuisable de l’émerveillement en nous faisant partager la vénération qu’il éprouve pour le foisonnement du vivant, à partir de ses observations sur le terrain comme de ses recherches scientifiques.
Qu’il s’agisse de réflexions sur les guerres entre les fourmis, des particularités prédatrices des guêpes, des rituels de séduction des pics-verts ou de sa description de la découverte d’une route encombrée de grenouilles des bois, “En été”, nous offre un panorama d’une beauté évidente sur les interactions complexes entre le règne animal et le règne végétal, entre le réchauffement estival et la luxuriance de la nature.
Comment des cigales parviennent-elles à survivre – et à prospérer – à des températures allant jusqu’à plus de 46° C? Les oiseaux mouches savent-ils à quoi ils seront confrontés avant d’entreprendre leur migration vers le Golfe du Mexique? Pourquoi certains arbres cessent-ils de grandir alors qu’ils disposent encore d’une période de trois mois de temps chaud?
Avec un sens de l’émerveillement et une compétence incomparables, Heinrich étudie une centaine de questions de ce type. On comprend aisément que Heinrich soit considéré aux États-Unis comme le digne successeur de Thoreau, parmi les écrivains américains contemporains de la nature.
Aux connaissances pointues du naturaliste, Bernd Heinrich ajoute un sens de la narration et de l'anecdote, parmi lesquels la rigueur scientifique n'exclut en rien la poésie. Son diptype, [“Survivre à l'hiver” et “En été”] est en mesure de lui permettre de rejoindre la réputation de Thoreau et de l'entomologist Jacques-Henri Fabre.
Thierry Guinhut, Le Matricule des Anges, nov-dec 2019.