Yves di Manno | Collection En lisant en écrivant, 2014
Depuis une vingtaine d’années, et parallèlement à son œuvre « proprement dite », Yves di Manno développe une réflexion très singulière autour des questions que soulève la poursuite de l’aventure poétique moderne, à la croisée de plusieurs héritages et des mutations qui caractérisent le monde actuel.
Les premiers résultats de cette enquête attentive et impliquée ont été recueillis dans « endquote » (Flammarion, 1999) et Objets d’Amérique (Corti, 2009).
Terre ni ciel reprend cet arpentage sous un angle plus personnel, livrant même quelques fragments d’une «autobiographie de lecture » qui éclaire de manière inattendue le paysage contemporain, des rues affligées de Grenoble jusqu’aux rives du Gange : mais c’est pour mieux souligner l’émergence d’une nouvelle invention de la poésie dont l’auteur voudrait faire percevoir l’exigence et la richesse.
Un long entretien au centre de l’ouvrage esquisse un premier bilan de cette déjà longue équipée, qui a bien sûr nécessité l’appui de quelques complices – comme ici Jude Stéfan, Paul Louis Rossi, Mathieu Bénézet, Marie Etienne, Ivan Ch’Vavar, Philippe Beck ou Nicolas Pesquès – mais aussi la traversée « éclairante et bouleversée » d’un territoire dont on ne mesure pas encore précisément les perspectives qu’il ouvre vers d’autres contrées intérieures, d’autres prosodies imaginables, d’autres vies à réinventer.