Julien Gracq | Domaine français (1970)
Trois récits composent ce volume :
• La route (avait été publié par André Dalmas dans Le Nouveau Commerce, cahier 2, automne-hiver 1963, p. 7-23). Dans ce court texte, La Route, Julien Gracq signe une dérive onirique, sur décor de catastrophe et de civilisation – on pense au Rivage des Syrtes ou au Désert des Tartares de Buzzati – au cœur de ce sentiment d’amarres larguées qui est partout sa force et son objet romanesque. [Voir Les Terres du couchant]
Revue 303
• La presqu’île ("c’est le tissu d’une page qui m’intéresse plutôt qu’une histoire", Julien Gracq, entretien avec Philippe Colas, 9 juin 1970). Durant les quelques heures qui le séparent de l’arrivée du train et d’une rencontre autant redoutée qu’espérée, Simon, sillonne en voiture la presqu’île de Guérande.
• Le Roi Cophetua ("Mon dessein est de démontrer qu’aucun point de la composition ne peut être attribué au hasard ou à l’intuition, et que l’ouvrage a marché, pas à pas, vers sa solution, avec la précision et la rigoureuse logique d’un problème mathématique.", Julien Gracq, entretien avec Jean Daive, 19 février 1972.)
Le Roi Cophetua est une sorte de court "roman", des plus singuliers dans toute l’œuvre de Gracq. Il s’apparenterait assez aisément à quelque conte d’Edgar Poe. Le texte entier est l’histoire d’une attente ; et de son point inévitable d’accomplissement. Au bout de "l’aventure", le narrateur aura le sentiment exact de n’avoir fait que coller à quelque configuration, ou "scénario" préexistant.
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