Éditions Corti

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L’Art de Rimbaud

Michel Murat | Les Essais (2013)
Nouvelle édition augmentée

Dans l’histoire des formes poétiques, Rimbaud est l’acteur d’une mutation rapide, que la brièveté de son oeuvre permet de suivre dans le détail. Ces aspects techniques n’ont pas fait jusqu’ici l’objet d’une synthèse.

Le présent ouvrage voudrait combler cette lacune. Le mot d’art dans le titre est une prise de position : l’œuvre de Rimbaud, loin d’être “ hors de toute littérature”, s’inscrit dans la poésie du XIXe siècle. La mécanique du vers ou l’agencement du poème en prose, fruit d’un travail savant de subversion et d’invention, rendent lisible cette historicité.

Les deux parties suivent un ordre chronologique. La première traite du vers, puis de la rime ; l’étude des superstructures est limitée à un chapitre sur le sonnet. La seconde étudie les Illuminations en tant que recueil de poèmes en prose.

Elle va du genre au recueil comme ensemble ordonné, puis au poème lui-même : découpage typographique, ponctuation, syntaxe, rapport entre vers et prose.



Michel Murat, né en 1950, est professeur de littérature française à l’Université Paris IV Sorbonne et ancien directeur du département Littérature et Langage (LILA) à l’École normale supérieure.


Sur Fabula.org, un article signé Vincent Debaene dont voici un extrait : (...)L’ouvrage se présente ainsi comme une entreprise systématique à la fois de description et d’inscription de l’œuvre poétique de Rimbaud dans l’histoire des formes – les termes " œuvre poétique " étant entendus ici au sens strict, ce qui exclut Une saison en enfer. Deux parties donc, la première consacrée aux poèmes en vers, la seconde aux Illuminations, et au sein de chacune d’elle, un découpage analytique et progressif : le vers, la rime, le sonnet, pour les poème en vers ; et pour les Illuminations : le recueil, la disposition du poème, un intéressant chapitre intitulé " Grammaire de la poésie " sur quelques procédés caractéristiques du poème en prose avant une section " Vers et prose " qui s’achève sur une brillante mise au point concernant les cas problématiques des poèmes Marine et Mouvement. Cette organisation systématique présente le double avantage d’une orientation aisée (les chapitres connaissant à leur tour des subdivisions) et surtout de la synthèse, ce qui n’est pas la moindre vertu du livre pour qui ne connaît pas les arcanes de la bibliographie rimbaldienne, puisque si le rôle joué par Rimbaud dans la mutation des formes poétiques a fait l’objet de nombreuses études, celles-ci sont de qualité inégale et surtout (à quelques exceptions près comme la Poétique du fragment d’André Guyaux, 1985), très dispersées, souvent insérées dans le cadre d’un commentaire de texte. Qui plus est, certaines questions classiques comme celle de la rime, objet ici d’un chapitre complet, sont " presque absentes de la bibliographie rimbaldienne ".