Éditions Corti

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Le Monde glorieux

Margaret Cavendish | Littérature étrangère (1999, rééd. 2024)

Traduit de l'anglais et postfacé par Line Cottegnies

Nouvelle postface de Frédérique Aït-Touati.

"Aujourd’hui comme hier, Margaret Cavendish déroute. Première femme à revendiquer, en Angleterre, le statut d’écrivain, elle est l’autrice d’une œuvre qui oscille entre le sérieux et une fantaisie toute baroque. En une bonne douzaine de volumineux in-folio publiés à ses frais, elle s’illustre dans des genres aussi variés que le traité philosophique, la poésie scientifique et lyrique, l’essai, la nouvelle, le théâtre et enfin le roman, avec « Le Monde glorieux » (1666, 1668).

Roman hybride, à la fois dialogue philosophique, récit parodique de voyages imaginaires, pamphlet féministe, utopie romanesque, récit de science-fiction, autobiographie (à peine) transposée, Le Monde glorieux relate les aventures d’une jeune duchesse qui, enlevée par un marchand, découvre, au cours du voyage, un autre monde, contigu au nôtre, peuplé de créatures mi-humaines, mi-animales. Recueillie par l’Empereur, elle réforme le « Monde glorieux » et met en œuvre un programme philosophique utopique qui semble une version féministe de celui qu’avait pu prescrire Francis Bacon dans « La Nouvelle Atlantide » (1627). Mais l’utopie au féminin ne tarde pas à se transformer en pur roman de science-fiction : l’Impératrice fait venir une scribe, l’âme de Margaret Cavendish elle-même qui, devenue son amie platonique, la suivra dans une série d’aventures. Ce roman à la gloire de l’amitié féminine peut également être lu comme un formidable pied de nez à tous les censeurs." Line Cottegnies

Margaret Cavendish, Duchesse de Newcastle (1623-1673) fut longtemps présentée comme excentrique, par ses contemporains d’abord, considérant comme une indécence pour une femme de se mêler de science et de philosophie, puis par les critiques littéraires ou les historiens des sciences, qui ont tenu son oeuvre pour une curiosité. Elle transgressait non seulement les normes de son siècle qui encourageaient peu l’écriture féminine, mais outrepassait aussi les bornes des publications féminines acceptables en publiant traités de philosophie, poésie scientifique et lyrique, essais et romans.