Éditions Corti

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Kwaidan

Lafcadio Hearn | Collection Merveilleux n°54 (2018)
Traduit de l’anglais et postfacé par Jacques Finné

Lafcadio Hearn est citoyen du monde. Né en Grèce (1850), éduqué en Irlande et en France, émigré en Amérique, fixé au Japon, il écoute et transcrit des « histoires singulières » - son Kwaidan (1904) lui apportera une gloire, posthume.

Saviez-vous que les fantômes, au Japon, sont surtout des femmes ? Qu’ils comportent bien plus de catégories que les nôtres ? Et surtout, qu’ils ne font peur à personne ?  Chez les Extrême-Orientaux, si un vivant croise une personne enterrée trois mois plus tôt, il ne ressentira nulle crainte, nul étonnement même : tous deux bavarderont comme de vieux amis qui se sont quittés la veille, riront, boiront, connaîtront peut-être des rapports intimes qui préludent à une étrange progéniture. Là-bas, au loin, le fantôme appartient à la vie quotidienne – comme une fée ou un dragon dans nos contes de fées. Et pourtant, malgré leur intrusion toute naturelle dans la vie quotidienne, ces fantômes-là diffèrent-ils tellement des nôtres ? Que rencontre-t-on, dans Kwaidan ? Une sorte de goule, une fantôme revendicatrice, un saule fantôme, un cerisier qui vit grâce à l’âme d’un vieillard, des têtes sans corps, des corps sans visage, une belle femme réincarnée en oiseau fidèle, une armée fantôme qui écoute le récit de sa défaite, les larmes aux yeux, un rêve qui laisse des traces bien tangibles au réveil – mais sous une étrange allégorie, un époux qui, après des années de mariage, s’aperçoit que sa femme n’est pas de ce monde…

Jacques Finné



(...) La sûreté de la narration, les nuances psychologiques, la discrétion de l’effroi, jamais clinquant (on devine le talent du traducteur) font merveille. D’autant que quelques poèmes, parfois à double sens, se glissent dans la narration intensément poétique : “L’âme d'un arbre est mon âme”.
Thierry Ghinhut | Le Matricule des Anges
(article complet ci-contre)