Éditions Corti

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Carnets du grand chemin

Julien Gracq | Domaine français (1992)

Le grand chemin auquel se réfèrent les notes qui forment ce livre est, bien sûr, celui qui traverse et relie les paysages de la terre. Il est aussi, quelquefois, celui du rêve, et souvent celui de la mémoire, la mienne et aussi la mémoire collective, parfois la plus lointaine : l'histoire, et par là il est aussi celui de la lecture et de l'art. La "secondarité" est dans mon caractère ; partagé entre l'anticipation et le souvenir, il me semble ne m'être pratiquement jamais absenté d'un univers à quatre dimensions. J'ai essayé dans ce recueil, à l'inverse de ce que j'avais fait dans Lettrines, de grouper des notes essentiellement disparates par familles, pour communiquer quelque ordre à leur lecture. Si le résultat n'en est pas tout à fait probant, je m'en console, en me persuadant que le tout se reflète un peu dans chacun des fragments qui le composent, et que ces notes ne s'arrangent qu'assez mal de compartiments.

Julien Gracq, p.7



Ces notes de voyage, de travail et de lecture sont consacrées à des lieux, à des œuvres et au savoir-faire des créateurs. Rarement longues de plus d’une page, elles sont écrites avec un souci de style aigu et, dirai-je, majestueux. Julien Gracq possède en effet toutes les qualités et ambitions du grand ton : précision, ampleur, musicalité, ironie, familiarité. Chaque morceau est composé comme l’orfèvre monte une pierre ou comme le chanteur tient la note, sans qu’on sente jamais l’effort ni l’artifice. Un peu hautain parfois, Gracq se fait pardonner sa superbe par la minutie modeste avec laquelle il travaille chaque phrase. Il est, en littérature, un artisan-seigneur, et peut-être le dernier de sa race.

François Nourissier, Le Figaro Magazine.



Les Carnets du Grand Chemin, recueil mûri lentement et savamment composite, mêlant paysages, histoire et littérature, par un grand classique, nostalgique des messes d’antan.

Antoine de Gaudemar, La Croix.

Le plus beau Gracq est assurément le voyageur. Quelques textes inédits d’une énigmatique perfection le prouvent encore.

Jacques-Pierre Amette, Le Point